La sauvegarde des pierriers
Au cours des deux dernières décennies du XIXème siècle, le vignoble de Rosheim, installé majoritairement sur le versant exposé nord-ouest du Bischenberg, fut lourdement impacté par l’invasion du phylloxera. Afin d’éradiquer la maladie, les pieds contaminés ont dû être arrachés et brulés sur place avec interdiction de replanter au minimum pendant dix ans en lieu et place. De ce fait, le vignoble s’installa majoritairement sur les collines à exposition sud entre Rosheim et Dorlisheim. Pour rendre arables ces nouveaux espaces formés de conglomérats marno-calcaires, les roches et pierres de moyenne importances ont été extraites et entreposées, soit sous forme de murets, voire de murs pour retenir les talus et corriger les pentes de terrain, soit en merlons plus ou moins imposants en limite de propriétés mitoyennes afin d’éviter les volumes importants à déplacer. Autrefois, bien présents dans le paysage, ces pierriers démolis lors des ré-encépagements successifs étaient des éléments essentiels dans le maintien de la bio-diversité, voir son développement.
Construits par empilement de cailloux sans utilisation d’aucun liant même naturel, ces excroissances faiblement végétalisées sont de formidables terrains de chasse pour tous les prédateurs insectivores tels que les oiseaux, les hérissons, les musaraignes, les lézards et les orvets qui y trouvent de quoi se nourrir de la microfaune associée et présente sous les lichens et autres plantes adaptées aux sols pauvres. La flore et les organismes thermophiles s’y développent grâce au réchauffement rapide des pierres qui composent le biotope. Véritable couloir écologique, il devient aujourd’hui urgent de sauvegarder ceux encore existants. Dans le cadre de la révision du Plan Local d’Urbanisme, les plus importants ont été recensés dans le but de les protéger.